Portrait de musicien : Nicolas Schiff

Découvrez l’interview de notre barytoniste et directeur de l’Orchestre des Jeunes, Nicolas Schiff.

Quand as-tu commencé la musique ?

Très jeune, vers l’âge de 4 ou 5 ans, lorsque mes parents m’ont inscrit à l’éveil musical à Drusenheim. Les cours étaient dispensés par Sabine Mathieu, dans l’ancien local de musique, rue des Lévites.
Ma grande-tante était organiste, cheffe de chœur et institutrice. Quand elle jouait à la messe, je m’asseyais à l’orgue à côté d’elle et je suivais sa partition (même si je n’y comprenais rien). À chaque fois que j’allais chez elle, je jouais du piano et des petites percussions. C’est surement ce qui a déclenché mon intérêt pour la musique.

Pourquoi as-tu choisi de jouer du baryton ?

Petit, je voulais faire de la batterie : je passais mon temps à taper sur des seaux dans le jardin, à fabriquer des percussions avec tout ce qui me tombait sous la main, ou à improviser des rythmes sur des caisses en plastique au bureau de Poste, pendant que mon père y travaillait. Mais un jour, mes parents m’ont emmené assister au concert d’une harmonie voisine. Lorsque j’ai vu les magnifiques pavillons des barytons se lever à l’unisson, j’ai eu un déclic…
Sans regret, le baryton est le plus bel instrument du monde 🙂

Comment as-tu appris la musique ?

J’ai suivi le parcours classique à l’école de musique de Drusenheim : d’abord l’éveil, puis la formation musicale avec Sabine Mathieu. Comme beaucoup de jeunes, je n’aimais pas le solfège, ce qui me motivait surtout, c’était de retrouver les copains pendant 1h après l’école. Pendant que mes camarades passaient à l’oral, j’en profitais pour noter discrètement au crayon le nom des notes sous la portée, surtout lorsqu’il s’agissait de la clé de fa ou de notes trop aiguës que j’avais du mal à déchiffrer 🙂

En parallèle, j’ai appris le baryton auprès de Jean-Claude Stoeffler, avec qui j’ai travaillé pendant de nombreuses années. C’est également à ses côtés que j’ai ensuite découvert la direction d’orchestre et approfondi mes connaissances en solfège et en orchestration.

Bien des années plus tard, j’ai appris la basse électrique avec Nick Wernert pour participer aux Jam Sessions et fonder notre groupe pop-rock RazberX, puis le trombone en autodidacte pour rejoindre le groupe Seven Blech Army.

Quand as-tu rejoins l’harmonie ?

En septembre 2004. J’étais impatient comme tout ! Pendant les grandes vacances je ne pensais qu’à ça. Avec Carole Frey, mon amie d’enfance, nous étions comme des fous à l’idée de pouvoir enfin rejoindre l’harmonie.

J’ai joué quelques mois sous la direction de Vincent Heinrich, avant que Jean-Michel Peter ne le remplace à la suite d’un accident. À l’époque, les répétitions avaient lieu le vendredi soir dans « le local de musique », rue des Lévites. Je me souviens avoir joué à côté de Laurent Ostertag, qui était un peu mon idole. Je voulais être comme lui : pouvoir tout jouer au baryton, diriger une harmonie et écrire des partitions.

Lorsqu’on jouait des polkas, le chef me donnait la partie d’accompagnement, pleine de contretemps du début à la fin… j’étais complètement à côté. Finalement, il m’a donné la partie de baryton qui joue la mélodie, et là, tout est devenu plus facile !

Comment es-tu devenu directeur de l’Orchestre des Jeunes ?

Depuis tout petit, on me surnommait « le chef d’orchestre » dans ma famille. J’ai d’ailleurs une photo où, à 3 ans à peine, je « dirigeais » déjà mon propre orchestre dans le salon, composé de peluches, d’instruments en plastique, d’un pèse-personne en guise d’estrade et de deux stylos pour baguettes !

Des années plus tard (en janvier 2011), lorsque Thomas Klingler m’a proposé de reprendre la direction de l’Orchestre des Jeunes, j’ai accepté avec enthousiasme. J’ai alors suivi des cours de direction avec Jean-Claude Stoeffler, tout en me lançant dans l’écriture et l’arrangement de partitions pour harmonie. Une passion qui ne m’a plus jamais quitté !

Aujourd’hui c’est une immense satisfaction de transmettre cette passion et de voir que cela porte ses fruits : les musiciens viennent en répétition avec plaisir, aiment jouer ensemble et se donnent à fond pour chaque concert. Et quand des parents me disent « C’est grâce à vous que mon enfant reste motivé pour jouer de la musique », c’est la plus belle des récompenses.

Quel est ton meilleur souvenir à la Musique ?

Il y en a tellement ! J’aime chaque moment passé avec les musiciens, cette grande famille avec laquelle on partage bien plus que de la musique. Les répétitions, les concerts, les préparatifs, les déjeuners dansants, les fêtes d’été, les sorties récréatives, les soirées à jouer aux cartes jusqu’au milieu de la nuit, les bêtises, les fous rires entre copains, mon premier jumelage à Saint-Léonard-de-Noblat, les croisières sur le Rhin, les Jam Sessions avec les RazberX, la mise en ligne du premier site internet de l’association en 2005, la création du morceau Rêve et Cauchemar avec les musiciens de l’orchestre des
jeunes en 2014 ou encore la réalisation de la brochure de 110ème anniversaire de l’Alsatia. Bref, la liste est infinie…

Quel est le morceau que tu as le plus aimé jouer ?

De manière générale, j’aime les morceaux où la partie de baryton est bien écrite : avec des choses intéressantes à jouer, des passages à travailler, quand tout ne coule pas de source. Ce sont souvent des pièces de concert ou des arrangements de musiques de films : Titanic, King Kong, Virginia, Oregon, Golden Peak, Imagasy, La Légende de Saint-Odile etc.

Quand je suis entré à l’harmonie, j’avais adoré Édith Piaf et Besuch bei Johann Strauss, parce qu’il y avait vraiment du travail derrière. Et bien sûr, les polkas restent ma grande passion au baryton !

En tant que chef de l’Orchestre des Jeunes, j’ai aussi eu mes coups de cœur à la baguette : Partyplanet (pour la choré des musiciens), The Olympic Spirit (en grand fan de John Williams), The Greatest Showman ou encore Ceremony, Chant and Ritual, une pièce pleine de nuances.

Une anecdote, un souvenir à partager ?

Il y en aurait assez pour écrire un livre !
Je me souviendrai toujours d’un déjeuner dansant où je servais le repas dans la salle. En entrée : potage aux quenelles. En soulevant la soupière du chariot, j’ai renversé de la soupe sur une dame assise à table. Elle était tellement gentille que je n’ai pas osé lui dire que quelques quenelles avaient fini… dans la poche de sa veste ! Elle a sûrement eu une drôle de surprise en rentrant chez elle 🙂

Mais être dans l’Alsatia, c’est aussi tout un lot d’aventures : écraser un saxophone avec sa voiture sur la route, finir la tête dans les toilettes après une soirée Beaujolais Nouveau, faire des parties de cache-cache au Pôle Culturel jusqu’à 3h du matin, ou encore se cacher sous une voiture parce qu’un inconnu nous poursuit avec un couteau…
Des moments parfois fous, souvent mémorables, qui rendent la vie à la Musique absolument inoubliable !

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